Mieux communiquer avec ses enseignant·e·s d’informatique à l’université.


Au sujet de ce document

Ce document a été rédigé à 8 mains en juillet 2015. Il se veut une liste (non exhaustive) de conseils et de bonnes pratiques pour les étudiants d’informatique des IUT, des universités, des écoles d’ingénieurs… À lire et à relire avant toute communication avec vos enseignant·e·s. De nombreuses autres personnes ont collaboré plus ou moins formellement via mail, suggestions Twitter, merci à elleux.

Les mails en général

Lorsque vous envoyez un mail à un·e enseignant·e, il est utile de se souvenir que :

Bien souvent, la personne qui envoie un mail pense implicitement que son interlocuteur a aussitôt lu le mail, l’a aussitôt compris, et a effectué immédiatement les démarches décrites dans le mail. C’est une fausse impression:

Bref, l’auteur du mail considère souvent qu’une fois son mail envoyé, son problème est réglé. C’est tout le contraire. Si votre mail concerne un problème important, assurez le suivi. La plupart du temps, un·e enseignant·e qui reçoit un mail y répond. Tant que votre mail n’a pas reçu de réponse, considérez qu’il n’a pas été traité.

Une dernière recommandation concernant les mails : n’en abusez pas, respectez vos interlocuteurs. Le mail doit servir à faciliter la communication utile entre vos enseignants et vous. Il ne doit pas servir à obtenir des passe-droits, réclamer des choses impossibles (on ne consulte pas sa copie par mail, par exemple), obtenir des informations sur le sujet d’examen, etc. D’une manière générale, tout ce que vous n’oseriez pas demander de visu ne doit pas être demandé par mail.

L’orthographe, la grammaire.

De manière générale, l’orthographe et la syntaxe sont très importants pour l’impression générale de la communication que vous établissez avec votre interlocuteur·rice. Une orthographe négligée donne l’impression que vous avez écrit à la va-vite, sans prêter attention à ce que vous écrivez. Au contraire, une syntaxe correcte et l’absence (ou une quantité faible) de fautes d’orthographe donne une impression de sérieux.

Comme le disent certains étudiante··s, nous ne sommes effectivement pas profs de français. Mais le.a recruteur·rice qui lira votre lettre de motivation ou le·a client·e à qui vous rendrez un rapport non plus, et pourtant, un texte bourré de fautes leur donnera une très mauvaise impression de vous et votre travail.

Au delà de la mauvaise impression, un texte à la syntaxe incorrecte ou avec trop de fautes peut être difficile à lire. Certaines phrases peuvent devenir incompréhensibles.

Cela s’applique à un mail envoyé à un·e enseignant·e, à un compte-rendu de TP, à une réponse à un examen, ou à tout écrit dans le cadre de vos études ou de votre activité professionnelle. Un texte mal écrit donnera une impression de négligé et de manque de sérieux.

Pensez en particulier :

Les rendus de projet/TP.

Généralités

En général, l’enseignant·e qui donne un projet à faire vous indique comment le rendre : par mail, via un ENT, etc. Souvent, il précise aussi sous quelle forme il attend le rendu: types de fichiers (code et rapport, par exemple), formats et extensions (le rapport doit être en pdf, par exemple), conventions de nommage des projets (par exemple, noms des deux étudiants du binôme).

Ces consignes sont destinées d’une part, à éviter que l’enseignant perde ou mélange des projets, d’autre part, à assurer qu’il puisse ouvrir les fichiers. Elles ne sont pas facultatives ni destinées à vous ennuyer. En général, les respecter vous demande peu d’efforts. Elles sont à respecter à la lettre. Il faut insister sur ce point : à la lettre. En effet : rendre un tp sous la bonne forme est facile. Réparer les bêtises de 20, 40, 100 étudiants est long et fastidieux. Et énervant. Un·e enseignant·e énervé·e, c’est humain, pourra tendre à plus de sévérité dans la notation.

Le plus souvent, votre enseignant·e a prévu des consignes strictes pour que la correction soit facilitée, mais il peut avoir oublié des consignes. Dans ce cas, le bon sens s’applique, les paragraphes suivants développent quelques idées générales.

La question de la ponctualité mérite un point précis. Les projets sont normalement prévus sur des durées assez longues. Rendre un projet en retard, sans une raison très très très valable :

Dans le même ordre d’idée, en cas de retard, n’envoyez pas quinze mails larmoyants à votre enseignant·e. Soit vous avez une excuse qui entre dans la catégorie générale des excuses admises pour les examens, auquel cas il faut la fournir avec les preuves associées (certificat d’hospitalisation, certificat médical, actes de décès d’un parent, etc), soit vous n’en avez pas, auquel cas, il faut et il suffit de vous excuser et d’accepter la pénalité qui suivra probablement.

Plus généralement, la plupart des enseignant·e·s universitaires sont enseignant·e·s-chercheur·se·s et ont donc bon nombre d’activités en dehors de la simple présence devant les étudiants et le corrigé des examens et projets: administration de l’université, recherche scientifique, participation à des colloques, contacts avec des entreprises, avec souvent des délais impératifs à respecter. Ils doivent donc souvent gérer un emploi du temps compliqué; c’est pourquoi ils peuvent ne pas pouvoir gérer des questions ou problèmes hors délai.

Le mail en lui même

Les pièces jointes, les archives

  tar cvzf MIF12_PROJET_GONNORD.tgz MIF12_PROJET_GONNORD/

De cette manière, votre enseignant·e récupérera une archive correctement nommée, et après désarchivage, un répertoire correctement nommé.

Le rendu sur un serveur distant.

Certaines universités utilisent des plate-formes dédiées à l’enseignement, du type “moodle”. Si votre enseignant·e vous demande d’utiliser ces outils, faites encore plus attention que d’habitude à bien respecter les procédures, notamment :

Comment faire un bon Readme ?

Lorsque le correcteur ouvre l’archive qui contient le rendu de votre travail, il doit savoir ce qu’il est censé en faire : comment le compiler, quels sont les fichiers présents… Pour cela, la convention veut que ces informations soient données dans un fichier nommé Readme (.txt, .md, par exemple).

Ce fichier doit indiquer, a minima :

Les rendus de code.

Les fichiers source (.c, .ml, .pas, .java)

Nous lisons le code que vous rendez. Il doit donc être… lisible ! C’est-à-dire :

/* on alloue le tableau qui va contenir les valeurs calculées */
double* resultat = (double*) malloc( np * sizeof( double ) );
for( i = 0 ; i < n ; i++ ) {
  if( tab[i] < 0 ) {
    cnt++;
  }
}

a une structure bien plus évidente que

for( i = 0 ; i < n ; i++ ) {
if( tab[i] < 0 ) {
cnt++;
}}

Compilation etc

De manière générale, quand vous devez rendre du code, il faut qu’il compile ! Le correcteur ne va pas modifier votre code pour le corriger. Il vaut mieux que vous rendiez un code qui compile mais n’implémente pas tout ce qui a été demandé, plutôt qu’un code qui implémente davantage de fonctionnalités mais ne compile pas. Pour les mêmes raisons, votre code doit s’exécuter correctement.

Vérifiez-donc cela avant de le rendre : un code qui ne compile même pas donne une impression exécrable de votre travail.

Les gestionnaires de version.

Si vous savez utiliser un gestionnaire de version, n’hésitez pas à l’utiliser. Les gestionnaires de version permettent aussi de donner des noms à des versions partielles de vos projets/tp, pensez-y.

cp -R repertoireversionne  nouveaunom

copie aussi ces répertoires, qui sont des fichiers de configuration svn, et votre répertoire est alors corrompu. Une solution est ce ne pas oublier de supprimer ces répertoires .svn de la destination:

find nouveaunom -type d -name .svn -exec rm -rf {} \;

Une autre solution est d’utiliser tar avec l’option --exclude-vcs

Le “partage de code”

Les rapports de TP, de projet, de stage.

Les phrases, les figures, la mise en page.

La relecture

Le contenu du rapport de tp/ de projet/ de stage

Un rapport de projet peut évidemment prendre des formes assez différentes selon la nature du projet et les habitudes de la discipline. On peut tout de même identifier quelques grandes règles.

Le compte-rendu de TP/de projet

Un compte-rendu de TP doit refléter ce que vous avez compris des manipulations. Une liste de commandes non commentée n’a pas d’intérêt ! Dites-nous ce que vous faites et pourquoi. Par exemple, dites “on se place dans le répertoire TP3 et on compile le code fourni” et non pas

cd TP3
gcc -o exemple exemple.c

(ça c’est dans le Readme) Dans le premier cas, on sait que vous avez compris ce que vous faites. Dans le deuxième, vous avez machinalement recopié une série de commandes sans l’avoir forcément comprise.

Mettre les deux est encore mieux :-)

Les mails de réclamations

Vous avez tout à fait le droit de penser qu’il y a eu une erreur quelque part, que ça soit dans la correction de votre copie ou dans le report des notes. Cependant, attention à ne pas être trop vindicatif quand vous demandez une vérification ! Il est possible que vous ayez tort … Plutôt que d’écrire “je pense qu’il y a eu une erreur” (ce qui accuse directement votre interlocuteur et exclut la possibilité que vous ayez tort), demandez une vérification (ce qui laisse le champ libre à toutes les possibilités).

Vous pouvez demander à voir votre copie, que ça soit pour demander une vérification de la correction ou pour savoir où vous avez commis des erreurs. Attention cependant, certains enseignants notent large, et il n’est pas forcément dans votre intérêt de demander une nouvelle correction.

Les conseils précédents s’appliquent ici aussi : attention à ne pas être trop sûr de vous ni trop vindicatifs lorsque vous demandez à voir votre copie, et n’oubliez pas que si vous avez eu une mauvaise note, ce n’est pas forcément parce que le correcteur s’est trompé, mais cela peut aussi être parce que vous avez mal répondu à plusieurs questions !

Check list de survie “j’ai la flemme de lire la bafouille plus haut”

En cas de rendu de TP/projet: